Brésil : Nouveau record de décès en 24 heures
Le coronavirus a fait au Brésil 751 morts de plus en 24 heures. Un record quotidien, a annoncé vendredi le ministère de la Santé du pays le plus touché d'Amérique latine, qui totalise, désormais, près de 150.000 cas de contamination et 10.000 morts.
Ces chiffres officiels, communiqués à la fin de chaque journée par le ministère, sont largement mis en doute par la communauté scientifique, qui évoque un bilan national jusqu'à 15, voire 20 fois supérieur.
Vendredi soir, le pays-continent de 210 millions d'habitants comptait officiellement 145.328 cas confirmés de covid-19 et 9.897 décès.
En 24 heures, 10.222 cas supplémentaires de contamination ont été enregistrés dans ce pays qui pourrait être, en juin, le nouvel épicentre de la pandémie.
L'Etat de loin le plus touché est celui de Sao Paulo (Sud-Est), dont le gouverneur Joao Doria a annoncé dans la journée à ses près de 46 millions d'habitants la prolongation de leur confinement jusqu'à la fin du mois.
"J'aimerais donner des nouvelles différentes", a déclaré Joao Doria au cours d'une conférence de presse, "mais nous sommes au pire moment de cette pandémie" et "la situation est affligeante". "Nous devons prolonger le confinement jusqu'au 31 mai".
Cet Etat, locomotive économique du Brésil, enregistre à lui seul près d'un tiers des décès dus au Covid-19 dans le pays, avec 3.416 morts, et près de 41.830 contaminés.
Deuxième grand foyer du pays, l'Etat de Rio de Janeiro a vu sa courbe s'affoler ces derniers jours (15.741 cas et 1.503 morts vendredi), à un point tel que des mesures de confinement total ("lockdown") se profilent, notamment à Rio, dans les quartiers de Copacabana et Ipanema.
Mais proportionnellement à leur population, les Etats d'Amazonas (Nord) et du Ceara (Nord-Est) vivent des situations encore plus catastrophiques.
Ainsi l'Amazonas, qui abrite de nombreuses tribus indigènes très vulnérables au virus, a enregistré 211 morts par million d'habitants, soit près de trois fois plus que les 74 morts de l'Etat de Sao Paulo.
Alors que le pic n'est pas attendu au Brésil avant plusieurs semaines, de nombreux Etats du Sud-Est, du Nord et du Nord-Est voient déjà leurs unités de soins intensifs saturées, dans le public comme le privé, ou très proches de la saturation. C'est notamment le cas de Sao Paulo, Rio de Janeiro, Amazonas, Pernambouc, Maranhao, Para et Ceara.